Cette année encore, les terres d’Hyborée ont vibré sous les cris, les rires et les affrontements épiques des participants du septième opus du GN Légendes d’Hyborée, sobrement intitulé L’Antre du Serpent. L’événement s’est déroulé du 14 au 17 août 2025 à Mesnils-sur-Iton, au 5 rue du Parc, dans un décor naturel. Les joueurs ont commencé à affluer dès le 13 août, accueillis par une équipe de bénévoles qui, depuis quatre jours déjà, s’activaient sans relâche pour donner vie à ce monde d’épées, de complots et de sortilèges.
Inspiré de l’univers de Robert E. Howard, créateur du mythique Conan, le jeu plonge ses participants dans un monde dur, sans concessions, où la gloire et la mort ne sont jamais très éloignées. Ici, rien n’est blanc ou noir : chaque personnage, chaque peuple, porte sa part d’ombre, de secrets et de douleurs. Loin du manichéisme du médiéval-fantastique classique, les Légendes d’Hyborée explorent une humanité brute, rugueuse, où le pouvoir se gagne souvent au prix du sang. L’opus 7 se déroule dans des contrées placées sous la domination stygienne, une civilisation rappelant l’Égypte antique et réputée pour ses intrigues mystiques et sa magie inquiétante. Dans ces terres arides et sombres, la frontière entre le sacré et le maudit s’efface aisément.
Nous sommes en 1326 de l’ère aquilonienne. Conan, le roi barbare, a quitté ce monde depuis déjà cinq ans. Tandis que certaines nations émergent, d’autres s’effondrent dans la poussière. C’est dans ce contexte que chaque joueur incarne un membre d’un groupe, parfois modeste, parfois puissant, parmi plus d’une centaine de factions. Ces ensembles humains, faits de loyautés fragiles et d’ambitions féroces, tissent le fil narratif d’une fresque collective où chaque choix peut changer le destin d’un royaume.
Parmi les souvenirs marquants de cette édition, une anecdote a particulièrement marqué les esprits. Alors que deux navires des Barachanes ont sombré, victimes d’attaques ennemies, des enfants ont commencé à propager une rumeur selon laquelle la mer montait et que les bateaux disparaissaient parce que l’île elle-même allait être engloutie. Très vite, le bruit a couru que les joueurs allaient se retrouver piégés, prisonniers d’un territoire condamné. Pris de panique, plusieurs camps ont préféré quitter le jeu prématurément, jusqu’à quatre heures avant la fin officielle. Les légendes naissent parfois d’un souffle d’imagination enfantine.
Au-delà de cette anecdote savoureuse, l’ambiance de L’Antre du Serpent a une fois de plus témoigné de la passion de sa communauté. Entre les décors monumentaux, les costumes ciselés et les scènes d’action dignes d’un péplum, l’événement a offert aux participants une plongée totale dans l’Hyborée. Le clou du spectacle fut sans doute le grand final pyrotechnique, un déferlement de lumière et de feu qui a embrasé la nuit comme pour célébrer la fin d’un chapitre et annoncer déjà le suivant.

Les photos de l’événement, capturées avec talent par Laureen Keravec, traduisent parfaitement cette intensité. Les visages couverts de poussière, les rires après la bataille, les silhouettes drapées de capes sous les flammes du crépuscule : tout y est. L’album complet est disponible sur sa page Facebook, et les images supplémentaires sur Larpics permettent de revivre l’aventure sous tous ses angles.
Légendes d’Hyborée, c’est plus qu’un jeu. C’est une expérience où la frontière entre le joueur et le personnage s’efface peu à peu, où l’on se surprend à croire aux dieux, à craindre les sortilèges et à rêver de royaumes perdus. L’Antre du Serpent a tenu ses promesses : un monde impitoyable, des héros déchus et, surtout, une communauté unie par la même flamme; celle qui brûle dans les légendes.

